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Les six expertises qui soulèvent l'inquiétude 

«Sciences et Avenir» a analysé les principaux travaux de recherche sur les champs électromagnétiques. Résultat : aucun n'est inattaquable.

Le débat sur les dangers des ondes semble partagé en deux camps. D'un côté il y aurait la parole officielle des agences nationales ou internationales, Afsset en France, Scenhir en Europe, l'Organisation mondiale de la santé..., plutôt rassurantes. De l'autre, celle d'un groupe de chercheurs internationaux indépendants qui, en 2007, ont recensé 1500 études inquiétantes sur le sujet dans le rapport dit Bio-initiative, dont la diffusion a contribué à alimenter les craintes dans le grand public.
La réalité est un peu plus compliquée. Les rapports officiels, même s'ils se veulent rassurants, ne sont pas si tranchés. Ils reconnaissent par exemple les risques cancérogènes des basses fréquences, demandent des études complémentaires sur les hyper-fréquences, font des recommandations de prudence, soulignent le cas particulier des enfants... «Pour convaincre les juges d'un risque potentiel, je n'ai pas opposé les arguments des uns à ceux des autres, explique Richard Forget, l'avocat de l'association Robin des Toits à l'origine des jugements de démontage des antennes-relais en France. Je leur ai montré que dans la propre littérature des opérateurs ou des organismes officiels, il y avait la reconnaissance d'un risque.»La position de Bio-initiative n'est pas non plus aussi tranchée.
Pour y voir plus clair, nous avons choisi de commenter quelques-unes de ces études qui inquiètent. L'objectif est d'illustrer qu'il y a bien controverse et que nous sommes devant une science en train de se faire avec son lot d'expériences non reproduites, trop vite extrapolées et à poursuivre... Il s'agit aussi d'éviter les confusions. Une étude épidémiologique sur des milliers d'hommes n'est pas la même chose que mesurer l'effet des ondes envoyées directement sur des cellules. Il n'est pas non plus possible de tirer des conclusions générales sur toutes les ondes à partir d'un effet d'une onde d'une certaine fréquence et à une certaine puissance. L'enjeu scientifique est d'importance car ces recherches pourraient remettre en question la valeur des seuils de protection actuels (voir schéma ci-dessous), voire mettre en évidence des effets nouveaux non pris en compte dans les recommandations officielles. Il restera aussi à expliquer l'origine physico-biologique de ces nouveaux effets.
Les études, parfois très ambitieuses, vont donc se poursuivre. L'une, épidémiologique, baptisée Cosmos, a débuté en avril 2008, dans cinq pays d'Europe du Nord. Elle portera sur 200 000 personnes pendant vingt à trente ans. Une autre de même nature, ciblée sur les enfants, MOBI Kids, concernera 13 pays. Quant aux effets biologiques, un projet de 20 millions de dollars (15 millions d'euros environ) a été lancé aux Etats-Unis pour étudier les effets des ondes sur les cellules de rats et de souris. Il n'est pas sûr que cette multiplication d'expériences rassure car cela ne sous-entend-il pas qu'il y a peut-être quelque chose de négatif à trouver ?

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