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RMC - 4/02/2009

Bouygues obligé de démonter une antenne-relais, une "première"


TASSIN-LA-DEMI-LUNE, Rhône (Reuters) - Bouygues Télécom a été condamné mercredi par la cour d'appel de Versailles à démonter une antenne-relais installée en 2006 à quelques mètres de maisons habitées par trois familles.
Cette décision de justice, qui est une "première" selon l'avocat des plaignants, devrait avoir d'importantes conséquences pour les opérateurs de téléphonie mobile.
"C'est une vraie victoire, on est vraiment très heureux", a déclaré mercredi à Reuters Florence Lagouge, l'une des plaignantes de Tassin-la-Demi-Lune, en banlieue lyonnaise.
"On avait déjà eu du mal à croire à notre victoire en première instance, mais maintenant elle est confirmée en appel, l'antenne va être démontée", se réjouit cette mère de deux enfants qui a engagé ce combat depuis 2005 avec ses voisins.
La cour d'appel de Versailles a en effet condamné Bouygues Télécom à démonter l'antenne-relais du Rhône dans un délai de quatre mois, sous astreinte de 500 euros par jour de retard.
Bouygues Télécom devra également indemniser les plaignants à hauteur de 7.000 euros par famille pour les avoir exposés à un risque sanitaire, ajoute Richard Forget, l'avocat des familles.
"Si nous avions perdu, de toute façon, nous aurions déménagé", assure Florence Forget, indiquant que les fenêtres des chambres de ses enfants étaient recouvertes de papier aluminium censé atténuer le rayonnement.
"Depuis trois ans, nous vivions la présence de cette antenne comme une agression", précise-t-elle. Les familles avaient découvert l'installation de l'antenne en 2005, à l'occasion d'une déclaration de travaux apposée sur le portail d'un voisin.
Ce dernier avait loué 20 m2 de terrain à Bouygues pour l'installation de l'antenne qui avait été camouflée en sapin.
Me Richard Forget, qui a défendu le dossier de ces familles, a présenté cette décision de la cour d'appel comme "une première en France qui aura certainement des conséquences".
Elle devrait selon lui multiplier le nombre de plaintes, mais surtout "obliger les opérateurs de téléphonie mobile à se mettre autour d'une table et de discuter de la baisse des normes". "Si l'on baisse l'émission des antennes à 0,6 volts par mètre, ça fonctionne encore, il suffit de resserrer le maillage, c'est ce qui a déjà été fait au Lichtenstein".
Pour lui, cette décision de justice "ne fait qu'appliquer le principe de précaution".
Il précise encore ne pas vouloir faire "démonter toutes les antennes de France", mais juste défendre un mode de fonctionnement "raisonnable".

c